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Analyses

Les Français et la crise politique - Questions d'actualité

18 octobre 2025

 

 

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Crise politique : la honte dépasse la colère dans l’esprit des Français qui restent divisés sur les issues de cette crise

Alors que la crise politique en France s'accentue, Verian a, pour le Figaro, interrogé les Français sur leurs perceptions de la situation actuelle et des portes de sortie possibles.

Jamais les Français n’ont semblé aussi désabusés face à leur paysage politique.

  • Selon notre sondage, 53 % d’entre eux ressentent de la honte face à la situation politique actuelle, une émotion désormais dominante, qui devance la colère (49 %) et le désespoir (39 %).
  • En janvier 2025, le classement était tout autre : le désespoir trônait en tête (39 %), talonné par la colère et la honte, à égalité (38 %).

Cette évolution traduit une forme de lassitude mêlée à un dégout vis-à-vis de la représentation politique.

Tous les partis dans le viseur de la critique, mais LFI et Renaissance en première ligne

Dans la séquence politique concernant l’attitude de chaque parti, la critique est unanime et elle n’épargne aucun parti.

  • Mais les Français se montrent particulièrement sévères à l’égard de La France Insoumise, dont l’attitude est jugée négativement par 75 % des sondés. Suit de près Renaissance (72 %).
  • Viennent ensuite le PS (66 %), Les Républicains (66 %), EELV (63 %), et même le Rassemblement national (51 %).

Les alliances politiques, de circonstance ces derniers jours pour négocier la censure ou la non-censure du gouvernement, ne semblent pas avoir accentué la défiance déjà là. Ce jeu d’alliances semble avoir été suivi de très loin par les Français.

Des Français massivement acquis à une dissolution ? Pas vraiment, la France est coupée en deux

L’idée d’une dissolution de l’Assemblée nationale ne fait pas l’unanimité. Le pays apparaît profondément divisé. 46 % des Français souhaitent une censure du gouvernement, mais leurs attentes divergent, parmi eux :

  • Seuls 12 % réclament une dissolution immédiate et de nouvelles législatives.
  • Et 34 % vont plus loin, appelant à une censure suivie de la démission du président et à une élection présidentielle anticipée.

À l’inverse, 37 % préfèrent maintenir le gouvernement, mais là encore, les visions sont contrastées, parmi eux :

  • 25 % souhaitent qu’il reste pour adopter un budget et tenter des compromis autour de grandes réformes.
  • 12 % se contenteraient d’un gouvernement en mode gestion des affaires courantes, limité au vote du budget jusqu’à 2027.

La démission présidentielle, un faux remède à la crise ?

Si certains évoquent la démission d’Emmanuel Macron comme une sortie de crise, seuls 28 % pensent qu’elle en viendrait réellement à bout.

Pour 30 %, elle pourrait apaiser la situation, sans la résoudre signe que la crise est plus profonde que la seule présidence d’Emmanuel Macron.

Et une part non négligeable des Français y voient peu ou pas d’intérêt : 10 % estiment que cela ne changerait rien, et 20 % craignent même que cela n’aggrave les choses.

L’envie de voter reste, mais l’usure démocratique guette

Malgré le climat politique délétère, les Français ne désertent pas encore totalement les urnes. En cas de nouvelles élections :

  • 58 % se disent certains d’aller voter pour des législatives (contre 66 % de participation au 1er tour en 2024),
  • 62 % pour une présidentielle anticipée (contre 74 % en 2022).

Des chiffres hauts mais en recul, qui laissent planer la menace d’un désengagement démocratique. Le risque ? Que la crise actuelle ne creuse un peu plus le fossé entre les citoyens et la politique, jugée de plus en plus vaine et déconnectée.

Réforme des retraites : un rejet profond mais nuancé

La réforme des retraites de 2023 portée par Élisabeth Borne ne convainc toujours pas.

  • Seuls 17 % des Français souhaitent qu’elle soit maintenue en l’état.

En face, près de 70 % souhaitent qu’elle évolue, mais là encore, les avis sont partagés :

  • 35 % demandent son abrogation pure et simple,
  • 17 % souhaitent suspendre son application pour rouvrir le débat,
  • 16 % aimeraient la reporter après la présidentielle.

Un rejet clair, mais pas frontal. Les Français semblent lucides sur la nécessité d’adapter le système, mais réclament le retour d’un débat plus éclairé, sur la retraite et l’ensemble des sujets qui l’entourent.

 

Méthodologie

Enquête réalisée en ligne du 14 au 16 octobre 2025 auprès d’un échantillon national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence et région).

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