Les élections municipales de 2026 s’annoncent comme une séquence politique majeure pour la France. Elles seront le premier scrutin démocratique significatif après une série de turbulences institutionnelles dans lesquelles nous ne sommes pas encore sortis, et le dernier grand rendez-vous électoral avant l’élection présidentielle de 2027.
Chaque vague du baromètre comprend un suivi des indicateurs clés, tels que l’intérêt pour les élections, l’intention d’aller voter, ou encore les priorités qui influenceront le vote, tout en permettant d’approfondir une thématique centrale de la vie locale.
Dans un contexte marqué par les transitions énergétiques, cette deuxième vague s’attache à explorer les enjeux de la mobilité, les attentes des Français en matière de solutions durables, ainsi que la perception qu’ils ont des actions menées par leurs communes pour améliorer les déplacements au niveau local.
La mobilité, loin d’être un choix pour tous, révèle une France divisée. Si la voiture reste le mode de déplacement privilégié pour 58 % des Français (qui la comme premier mode de déplacement utilisés au quotidien), près de la moitié (44 %) expriment un sentiment de contrainte, particulièrement marqué dans les zones rurales et les petites villes. Ce manque d’alternatives façonne les usages et nourrit les imaginaires de la ville de demain.
Les difficultés de mobilité ne sont pas anecdotiques : un Français sur cinq (25%) juge les déplacements difficiles dans sa commune, et ce chiffre grimpe à plus d’un tiers en milieu rural (35%). Ces contraintes entraînent des conséquences concrètes : 41 % ont déjà renoncé à des loisirs et 35 % ont limité leurs sorties. Près d’un sur cinq (24%) a même envisagé de déménager pour retrouver une meilleure accessibilité.
Parmi les points noirs, l’état des routes, l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et les difficultés de stationnement cristallisent les critiques.
Si l’action des maires en matière de mobilité est jugée positivement par la moitié des Français, elle demeure néanmoins sujette à débat : 33% jugent négativement l’action de leur édile sur cet enjeu, notamment dans les territoires ruraux et l’agglomération parisienne.
La voiture électrique ou hybride rechargeable séduit, à ce jour, une minorité de Français interrogés. Toutefois le marché est relativement porteur puisque 21 % des non-possédants envisagent un achat d’une voiture électrique à l’avenir. Dès lors, l’aspiration pour ce type de véhicule reste, pour l’heure, encore timide.
En cause, le coût d’acquisition et l’autonomie limitée qui constituent des freins majeurs pour respectivement 62 % et 51% des Français.
Par conséquent, les leviers d’adoption sont avant tout économiques : prix d’achat, aides, réparabilité et coût de la recharge, preuve que l’électrique est encore très lié au coût représenté.
Au-delà de l’aspect financier, c’est sur la dimension pratique qu’il faut rassurer :
A ce sujet, les efforts fournis par les communes sont perçus comme très relatifs : près de 7 Français sur 10 jugent les efforts de leur commune assez faibles voire insuffisants en matière d’installation de bornes, et seuls 10 % perçoivent des actions visibles.
Interrogés sur la ville idéale de demain, les Français expriment des attentes multiples et parfois contradictoires.
Accessibilité des réseaux de transports publics (coût réduit, accès pour tous), sécurisation des pistes cyclables et augmentation des places de stationnement figurent en tête des priorités. Mais le consensus s’arrête là.
On la pense solidement installée dans les opinions comme « tendance d’avenir » mais l’avenir de la « mobilité électrique » divise encore fortement : seuls 34 % se disent optimistes, contre 46 % de pessimistes.
Cette absence de consensus se retrouve dans les scénarios de ville idéale :
La ville idéale, telle qu’imaginée par les Français, doit donc conjuguer toutes les injonctions des différents usagers, entre transition écologique et préservation des habitudes bien installées voire des contraintes persistantes. Il s’agit certainement de construire non pas « la » mais « les » villes idéales de demain.
Méthodologie
Enquête réalisée du 14 au 16 octobre 2025 auprès d'un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population agêe de 18 ans et plus, en ligne. Méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence et région).