Alors que la crise politique en France s'accentue, Verian a, pour le Figaro, interrogé les Français sur leurs perceptions de la situation actuelle et des portes de sortie possibles.
Jamais les Français n’ont semblé aussi désabusés face à leur paysage politique.
Cette évolution traduit une forme de lassitude mêlée à un dégout vis-à-vis de la représentation politique.
Tous les partis dans le viseur de la critique, mais LFI et Renaissance en première ligne
Dans la séquence politique concernant l’attitude de chaque parti, la critique est unanime et elle n’épargne aucun parti.
Les alliances politiques, de circonstance ces derniers jours pour négocier la censure ou la non-censure du gouvernement, ne semblent pas avoir accentué la défiance déjà là. Ce jeu d’alliances semble avoir été suivi de très loin par les Français.
Des Français massivement acquis à une dissolution ? Pas vraiment, la France est coupée en deux
L’idée d’une dissolution de l’Assemblée nationale ne fait pas l’unanimité. Le pays apparaît profondément divisé. 46 % des Français souhaitent une censure du gouvernement, mais leurs attentes divergent, parmi eux :
À l’inverse, 37 % préfèrent maintenir le gouvernement, mais là encore, les visions sont contrastées, parmi eux :
La démission présidentielle, un faux remède à la crise ?
Si certains évoquent la démission d’Emmanuel Macron comme une sortie de crise, seuls 28 % pensent qu’elle en viendrait réellement à bout.
Pour 30 %, elle pourrait apaiser la situation, sans la résoudre signe que la crise est plus profonde que la seule présidence d’Emmanuel Macron.
Et une part non négligeable des Français y voient peu ou pas d’intérêt : 10 % estiment que cela ne changerait rien, et 20 % craignent même que cela n’aggrave les choses.
L’envie de voter reste, mais l’usure démocratique guette
Malgré le climat politique délétère, les Français ne désertent pas encore totalement les urnes. En cas de nouvelles élections :
Des chiffres hauts mais en recul, qui laissent planer la menace d’un désengagement démocratique. Le risque ? Que la crise actuelle ne creuse un peu plus le fossé entre les citoyens et la politique, jugée de plus en plus vaine et déconnectée.
Réforme des retraites : un rejet profond mais nuancé
La réforme des retraites de 2023 portée par Élisabeth Borne ne convainc toujours pas.
En face, près de 70 % souhaitent qu’elle évolue, mais là encore, les avis sont partagés :
Un rejet clair, mais pas frontal. Les Français semblent lucides sur la nécessité d’adapter le système, mais réclament le retour d’un débat plus éclairé, sur la retraite et l’ensemble des sujets qui l’entourent.
Enquête réalisée en ligne du 14 au 16 octobre 2025 auprès d’un échantillon national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence et région).